«Parrainages d'enfants de Palestine» qui sommes-nous?
Le programme des parrainages a été initié en Suisse en 1986 par l’Association Suisse Palestine à la suite d’une visite de parlementaires genevois en Palestine. Il se poursuit aujourd’hui sous l’égide des Parrainages d’enfants de Palestine, association créée à Genève en 2005. Notre partenaire en Palestine - In’Ash El Usra - répond aux demandes d’aide présentées par les parents. L’emprisonnement, le décès du père, l’absence de revenu résultant de l’occupation militaire rendent les conditions de vie de certaines familles excessivement précaires. Le parrainage contribue à aider ces familles. In’Ash El Usra se rend régulièrement dans les camps de réfugiés, les villes et les villages de Cisjordanie. Il établit un dossier familial complet mis à jour à chaque visite. Les coordonnées des enfants sont remises aux marraines/parrains qui peuvent reçevoir des nouvelles et/ou entrer en contact direct avec l’enfant et sa famille. In’Ash El Usra a pu constater le bienfait psychologique apporté à l’enfant parrainé. Le parrainage est en principe un engagement sur la durée de la scolarité de l’enfant mais peut être interrompu en certaines circonstances. L’Association prend alors le relais et se charge de trouver un autre parrain ou marraine. Les parrains et marraines souhaitant rencontrer leurs filleul(e)s sont les bienvenu(e)s en Palestine. L’Association peut les aider à préparer leur voyage et, sur place, In’Ash El Usra les accueille volontiers et répond à leurs questions. Depuis 2015, en collaboration avec In’Ash El Usra et Palestine Women Union, nous parrainons aussi des enfants de Gaza. «A travers l’enfant orphelin de son père et de sa terre, c’est la Palestine à venir que nous soutenons.»
Qui est Aeham Ahmad?
Né dans le camp de Yarmouk, en Syrie, Aeham Ahmad passe une enfance heureuse auprès d’une mère enseignante et d’un père violoniste qui l’initie à la musique. Il étudie ensuite à l’Institut arabe de musique de Damas. Après dix ans de formation, il devient professeur de piano et ouvre avec son père une fabrique de luths rapidement florissante. A vingt-trois ans, il se marie et fonde une famille. La guerre va tout engloutir. Sous les bombardements de l’armée syrienne, Yarmouk n’est plus qu’un champ de ruines. Blessé à la main par un éclat d’obus, Aeham décide alors de faire de la musique une forme de résistance. Pendant des semaines, il trimballe son piano sur un chariot au milieu des ruines et chante, accompagné souvent par une chorale d’enfants et d’adultes. Ses chansons dénoncent les exactions du régime et celles des djihadistes, la violence sous ses différentes formes, et racontent la douleur de tous les réfugiés du monde. «Je voulais qu’on entende notre désespoir (…). J’ai jeté tous mes sentiments d’abandon dans ces morceaux. Comme si mon chant était le cri de quelqu’un qui, chutant dans un abîme, donnait une mélodie à cette descente aux enfers.» Ses concerts de rue, filmés et postés sur youtube, font le tour du monde. Un jour, une petite fille est tuée par un sniper. C’est le désespoir. Aeham continue alors seul ses concerts, ne voulant plus faire prendre de risques à d’autres. Mais celui que l’on surnomme désormais « le pianiste des ruines » doit finalement se résoudre en 2015 à prendre le chemin de l’exil, son piano ayant été brûlé par Daech en guise d’avertissement. Son périple ressemble alors à celui de millions de migrants : la séparation familiale, la périlleuse traversée de la Méditerranée sur un canot, l’éprouvante route des Balkans et deux mois, plus tard, l’arrivée en Allemagne. En 2016, il obtient l’asile politique et parvient à faire venir sa femme et leurs deux enfants. Ils vivent aujourd’hui à Wiesbaden, et Aeham donne de nombreux concerts partout dans le monde. Ils ont créé une école pour enseigner gratuitement la musique aux enfants de réfugiés.
Pourquoi cette soirée et pourquoi votre aide?
Cette année «Parrainages d’enfants de Palestine» s’est ralliée à d’autres associations pour commémorer la Nakba par différentes manifestations. Nous voulons donc tout d’abord commémorer la catastrophe vécue en 1948 par les Palestiniens; mais nous voulons aussi témoigner de la situation qui, loin de s’améliorer, empire chaque année. La Palestine est toujours sous occupation, la colonisation continue de plus belle, l’apartheid est pratiqué de façon criante, et les palestiniens sont toujours privés de leurs droits fondamentaux. Qui inviter de plus symbolique pour cette soirée qu’Aeham Ahmad, le pianiste de Yarmouk, réfugié palestinien de Syrie une deuxième fois réfugié en Allemagne? Il viendra donc le 21 novembre au Théâtre du Galpon, à Genève, pour un concert de piano et de chansons. Au cours de cette soirée, les comédiens Christian Robert-Charrue et Claude Vuillemin liront des extraits de son livre «Le pianiste de Yarmouk», qui raconte son incroyable histoire.
Nous utiliserons votre aide pour financer sa venue et pour couvrir une partie des frais liés à l’organistation de la soirée.